UNE VISION OBSCURE
Le Président intérimaire du FPI demande aux militants et aux sympathisants de l'ex parti au pouvoir de boycotter ( actif ou passif?) les élections législatives du 18 décembre 2016. Une décision contraire aurait surpris plus d'un pour avoir appelé à boycotter la révision de la liste électorale et parce que les conditions qui ont milité en faveur des précédents boycotts n'ont point évolué. Le FPI n'aura donc pas d'élu à l'hémicycle pour les cinq prochaines années. Idem pour les conseils municipaux qui seront aussi boycottés pour des raisons évidentes. Mais pour quels objectifs?
Il faut montrer par tous les moyens que le régime d'Abidjan est dictatorial; Ouattara ne respectant pas les règles minimales de la démocratie. La preuve la plus parlante est l'organisation et la validation de la constitution de "sa" troisième république qui malgré le rejet de la population à plus de 90% de non participation, a été imposée au peuple avec cette fois-ci, la complicité des leaders du Front Du Refus qui ont "tué" la mobilisation du peuple debout, prêt à en découdre avec leur bourreau dans les rues. Ce peuple ne demandait que le soutien de ses leaders. Mais hélas, ceux-ci ont fait du rétropédalage, demandant aux Ivoiriens de prendre leur responsabilité. Une notion bateau, sans repère ni objectif défini.
Depuis quand un peuple a t-il conduit lui-même sa révolution sans leader? Nous avons interrogé l'histoire, depuis le viel âge jusqu'à nos jours en passant par les grandes révolutions ( Bolchévique, Française), jamais le peuple n'a mené une révolution sans guide (s)! Même le printemps arabe était piloté en sous-main par la société civile. Au Burkina Faso, on a vu un peuple déterminé qui répondait à l'appel du balai citoyen. Alors, veut-on inventé l'eau chaude en Eburnie?
S'il y avait une bataille pour laquelle l'opposition digne devait mouiller le maillot, c'est bien celle de la constitution. Mais, on a balbutié, on a raté ce virage important de notre histoire, laissant Dramane Ouattara la possibilité de nous écraser à travers les seconds couteaux de la résistance qui sont arrêtés à Dabou, à Gagnoa, à Guiglo et dans les communes d'Abidjan dans la plus grande indifférence. Si Ouattara est un piètre politicien, qu'on ait le courage de reconnaître que nous sommes une piètre opposition qui a une vision obscure de l'avenir du pays.
Zarathoustra Anaxagore​, panafricain
Commentaires