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AN I DE L´ACCORD D´ALGER

| PHOTO: Paul YAPI N'GUESSAN

AN I DE L’ACCORD D’ALGER                                                                                                                                                        

       Un an après, l’horloge de la paix accuse du retard

      Cela fait un an chrono que les frères ennemis maliens ont signé l’accord d’Alger, qui campent la feuille de route pour aboutir à une paix définitive et à une réconciliation nationale. Un an donc que les adversaires politiques pour ne pas dire des adversaires tout court ont déposé les armes pour se parler "vis-à-vis".                                                                                                            

       Lorsqu’en mars 2015, l’Algérie prend la tête médiation dans la crise malienne, après celle de Ouaga, beaucoup de Maliens étaient sceptiques quant à la partialité de l’Algérie. Et pour une surprise, c’en était une, car c’est vrai que dans le passé, les Maliens ont confié leur crise à la Cedeao via Blaise Compaoré du Burkina-Faso. Mais le fait que le président IBK ait décidé que le président de l’Algérie supervise ce dialogue direct a brouillé un peu les cartes de ceux qui pensaient cerner tout dans le marigot malien. Alger n’était-il pas le pyromane qui a mis le pays à feu, par l’entremise des rebelles du Nord ? Souvenons-nous des propos des Maliens au début de la crise en 2012 : "Notre pays est attaqué... Le Mali est attaqué par des assaillants venus de la Libye, ayant transité par l’Algérie...".                                                                                                                          

        N’empêche, en mars 2015 à Alger le Mali venait de confier son destin à son ennemis. Une confiance méritée puisqu’après moults réunions à Alger au cours desquelles Les autorités maliennes et les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad et ceux de la plate-forme ont craché leur bile chacun sur l’autre, l’Accord d’Alger voyait le jour le 20 juin 2015. Et l’image matérialisant cette entente et qui a fait le tour des capitales du monde présente Ibrahim Boubacar Kéita, et Mohamed Djéri Maiga se donner des accolades, comme lors d’un pacte secret.                                

       La poursuite des actions de développement sur le terrain là où les conditions de sécurité le permettent, à travers notamment les projets et programmes sectoriels en cours ; la mise en place et l’installation des Agences de Développement Régional (ADR) dans toutes les Régions et le District de Bamako avec une dotation budgétaire conséquente sur l’exercice 2016 ; l’organisation de la Conférence de Paris du 22 octobre 2015 pour la mobilisation des fonds nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord (avec 3,2 milliards d’euros d’annonces faites)...                                              

        Un an après et quoiqu’on puisse en dire, cet accord constitue une chance pour les Maliens de s’en sortir. En effet, ils ont l’avantage d’avoir été l’œuvre des Maliens eux-mêmes et d’avoir abordé presque toutes les questions qui fâchent. Mais comme face à tout accord de ce type, à l’optimisme béat surtout relatif à la mise en application a succédé la dure réalité de ce que sont les conséquences d’une guerre. Et le constat est palpable, en dépit de toutes ces avancées notables, l’horloge de la paix au Mali retarde. A y regarder de près, surtout dans les détails, même si le diable s’y trouve, rien n’avance comme on veut dans cette recherche de la paix. Ces retards, on le sait, sont le fait de certains faucons de la CMA : qui en réalité ont fait de cette situation un fonds de commerce. Sans oublier le langage guerrier de certains leaders politiques à Bamako, qui crée la méfiance entre les différents acteurs de la crise malienne. Car si l’on devait s’en tenir à l’esprit de ce consensus d’Alger, à l’heure où nous tracions ces lignes, le Mali aurait dû tourner la page de cette crise. Cependant, ne tombons pas dans le fétichisme des chronogrammes. Que la mise en application totale de l’accord ait lieu dans un mois voire un an ou deux, l’essentiel est que la Mali tourne la page sombre de son histoire pour de bon, et en la matière, mieux vaut se presser lentement.

Paul N’GUESSAN correspondant Vra pour le Sahel

SOURCE : VRA
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